Simone Spadino Pippa, violinist
Stephanie Gurga, pianist
BRITTEN — Violin Concerto no 1, op. 15
The Concerto was born out of friendship against a backdrop of war. That of the Spanish violinist Antonio Brosa with the English composer Benjamin Britten exiled in the USA. Its first performance was given in New York in 1940 when the Second World War had just started when the Spanish Civil War was barely over.
Le 3 septembre 1939, l’Angleterre déclara la guerre à l’Allemagne. En étant un pacifiste et un artiste créatif qui avait besoin de liberté expressive, et comprenant l’hostilité qui aurait pu vivre dans l’Angleterre de la Deuxième Guerre Mondiale, au mois de mai 1939, Benjamin Britten quitta son pays pour l’Amérique avec son partenaire, artistique et sentimental, le ténor Peter Pears. Avant même le déclenchement du conflit mondial, la Guerre Civile Espagnole, vue comme une répétition générale de la grande guerre internationale, avait aiguisé l’esprit “anti-guerre” du jeune compositeur.
Date de composition
Novembre 1938 - Septembre 1939
Toutes les éditions
1950 - 1954 - 1965
Dédicataire de la partition
Henry Boys (un des compositeurs de la “English Opera House”)
Les trois mouvements
1) Moderato con moto - Agitato - Tempo Primo
2) Vivace - Animando - Largamente - Cadenza
3) PASSACAGLIA: Andante Lento (Un poco meno mosso)
Première Mondiale
~ 28 Mars 1940 ~
• Antonio Brosa - violon
• John Barbirolli - direction
• New York Philharmonic Orchestra
Instruments à vents
• 3 Flûtes (II et III double piccolo)
• 2 Hautbois ( II hautbois double cor anglais)
• 2 Clarinettes
• 2 Bassons
• 4 Cors
• 3 Trompettes
• 3 Trombones
• 1 Tuba
Percussions
• Timbales
• Glockenspiel
• Cymbales
• Triangle
• Grosse Caisse
• Caisse Claire
• Fouet
• Tambour Ténor
Instruments à cordes
• Violons
• Altos;
• Violoncelles;
• Contrebasses;
• Harpe.
“The first movement starts with a tiny phrase for timpani, answered by the
cymbal. This becomes the accompaniment for
the first long tune on the violin solo, reappears
many times during the movement, and finally
accompanies a melodic cadenza descending
slowly from the violin’s highest notes, in double-
and-triple-stopping.
There is a pleading middle section in the
acrobatic Vivace, after which the previous
material appears softly and muted.
There is a slow crescendo to a tutti which
introduces a cadenza. This leads directly to the
Passacaglia, of which the theme is announced
by the trombones.”
Benjamin Britten
Le concerto commence avec une figure rythmique percutante confiée aux timbales:
répétée au début pour trois fois dans un crescendo qui conduit au forte, elle constitue le
leitmotiv pendant tout le premier mouvement.
Le soliste entre en chantant une mélodie vernale indiquée comme “dolcissimo ed
espressivo”. L’orchestre poursuit avec l’accompagnement rythmique en soutenant le
climax sonore du Violon Solo.
La phrase musicale devient de plus en plus animée et amène à un développement
mélancolique et mystérieux, à la suite duquel le thème initial est joué par les violons
de l’orchestre, tandis que la figure rythmique est exposée par le soliste.
La coda, obsédante et perturbante, termine avec des harmoniques au goût éthéré et
magique.
Sans attendre, un élan de l’orchestre (ou du piano) ouvre le deuxième mouvement, un
Scherzo extravagant et ironique.
Le soliste commence en jouant un rythme dansant qui, bientôt, se transforme en une
mélodie caractérisée par la grande virtuosité.
La section centrale présente un esprit nouveau: la phrase musicale serpente entre des
passages expressifs, d’un côté, et exotiques, de l’autre.
Les mêmes éléments sont repris par l’orchestre toute entière dont la puissance sonore
augmente jusqu’à l’entrée soudaine et brusque du Violon Solo qui commence sa
cadence.
La cadence reprend les mélodies exotiques présentées le long du deuxième
mouvement qui, bientôt, se transforment en cédant la place aux thèmes typiques du
premier mouvement.
Le motif initial des timbales est repris en devenant un crescendo obstiné qui conduit à
une paisible lamentation; une rapide succession d’arpèges du Violon et les gammes
des trombones préannoncent l’arrivée de la Passacaglia.
Le troisième mouvement a les caractéristiques typiques de la passacaglia: une
composition d’origine espagnole caractérisée par une multitude de variations qui
s’érigent sur une basse obstinée.
Au début, le thème principal de la Passacaglia est entonné par les trombones et sera
repris successivement par la section des cordes.
Le caractère sombre et funèbre de ce dernier mouvement est lié à la présence de
gammes chromatiques ascendantes et descendantes qui en définissent la forme.
La basse obstinée devient la base pour une variété d’épisodes contrastants (une
intense conversation entre le soliste et le piano, grande nostalgie Mahlérienne,
souvenirs d’une ancienne valse, fanfares), chargés d’une émotivité extraordinaire.
Dans l’atmosphère crépusculaire de la coda, le Violon Solo joue les notes les plus
aiguës sur la corde la plus grave de son instrument, en créant une sonorité très
profonde, et termine avec un trille suspendu entre mode majeur et mode mineur
(lumière et obscurité).
Le Concerto op. 15 de Britten est considéré comme une des compositions les plus difficiles du répertoire pour violon. Puisque le compositeur se consulta avec son ami espagnol Antonio Brosa, virtuose de l’instrument, la pièce présente des difficultés techniques presque insurmontables qui ne peuvent être abordées que par les musiciens les plus préparés. Ce concerto est donc le résultat de l’amitié entre un formidable violoniste et un compositeur qui, avec son travail, a profondément influencé la musique du XX siècle; période souvent appelée “l’âge d’or du violon”.
L’extension des doigts est une technique très commune et a été utilisée par les plus grands violonistes de tous les temps (Paganini, Vieuxtemps, Sibelius, ecc).
Doubles cordes ont été utilisées pour la première fois par Francesco Geminiani et, bientôt, sont devenus un élément récurrent dans le répertoire pour violon. Vieuxtemps, Paganini, Brahms, Sibelius, Prokofiev, eccetera les ont largement utilisées dans toutes leurs compositions.
Britten a utilisé aussi les octaves pour faire admirer encore une fois les grandes capacités de son ami Antonio Brosa, talentueux violoniste espagnol. Pour exécuter la gamme chromatique descendante en octave, le soliste doit connaître exactement les distances entre les doigts utilisées.
Jouer les tierces et sixtes ne représente pas un obstacle insurpassable. Toutefois, le tempo Vivace du deuxième mouvement rend plus risquée l’exécution du passage.
La virtuosité du concerto de Britten augmente avec la présence des dixièmes.
Pour exécuter les harmoniques, sur le violon et tous les instruments à cordes, il faut avoir une grande sensibilité des doigts de la main gauche et une remarquable dextérité de la main droite pour contrôler la pression de l’archet sur les cordes. Dans le concerto de Britten, la difficulté de cette facette technique devient considérable à cause du tempo Vivace du deuxième mouvement et pour l’introduction des doubles harmoniques.
Benjamin Britten introduit des nouveautés techniques dans son concerto pour violon. En effet, il utilise le pizzicato dans toutes ses nuances possibles. Le compositeur utilise le pizzicato de la main gauche pour créer des effets spéciaux ou pour ajouter une autre voix à la mélodie principale.
• An Analytical Study of the Britten Violin Concerto, Op. 15 - Shr-Han Wu,
University of South Carolina (2017);
• “The Cambridge Companion to Benjamin Britten”, edited by Mervyn Cooke -
Cambridge University Press (1999);
• Benjamin Britten: Concerto for Violin and Orchestra, Op. 15; Solo Violin part
(revised part) - Boosey & Hawkes Music Publisher Limited (1958);
• Benjamin Britten Violin Concerto - Orchestra score;
• “A Tale of Love and War: Britten’s Violin Concerto” - Houston Symphony
(16/01/2019);
• Benjamin Britten Violin Concerto, Op. 15 - New York Philharmonic Orchestra:
Notes on the Program by James M. Keller (Program Annotator), The Leni and Peter
May Chair (11/2018);